Les salariés de Bridgestone entre espoir et coups de massue
Après la signature d’un accord de méthode vendredi avec la direction, les employés de l’usine de pneumatiques ont reçu lundi la visite de deux ministres. Mais leur sort reste en suspens.
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C’est le début des montagnes russes. Depuis qu’ils ont appris brutalement, mercredi 16 septembre, la fermeture de leur usine de pneumatiques, les 863 salariés de Bridgestone à Béthune, dans le Pas-de-Calais, oscillent entre angoisse et espoir. Il y a d’abord eu la violence de l’annonce des licenciements, prévus avant le deuxième trimestre 2021. Un uppercut. Quelques heures plus tard, la condamnation unanime de ce plan par les responsables politiques de tous bords a redonné un peu de baume au cœur aux salariés et à leurs familles.
Et puis, lundi 21 septembre, dans l’après-midi, une nouvelle lueur d’espoir est apparue, avec la venue à Béthune de la ministre du travail, Elisabeth Borne, et de la ministre déléguée chargée de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher. Au terme d’un échange en visioconférence avec la direction Europe du fabricant japonais, restée à Bruxelles, les deux représentantes du gouvernement ont annoncé la bonne nouvelle à 17 heures : « La direction de Bridgestone a dit qu’elle était prête à ouvrir avec nous des scénarios alternatifs. » Soulagement pour les salariés. « Quelque chose s’est passé, a lancé Stéphane Six, secrétaire du comité social et économique (CSE). On va faire bloc contre cette décision injuste. Aujourd’hui, la direction de Bridgestone est dans le dialogue. »
Mais, au même moment, une phrase extraite du communiqué de presse de Bridgestone Europe a douché leurs espoirs : « Le projet de cessation totale d’activité est toutefois la seule option qui permettrait de répondre à la surcapacité de production structurelle de Bridgestone et donc de sauvegarder la compétitivité de ses opérations en Europe. » Nouveau coup de massue pour les salariés. Il aura fallu attendre 17 h 49, et probablement une série de coups de téléphone des ministères, remontés contre Bridgestone, pour qu’une déclaration complémentaire de Laurent Dartoux, président de Bridgestone EMIA (Europe, Afrique et Moyen-Orient), tombe : « Notre priorité est la recherche active et de manière approfondie de projets alternatifs de reconversion du site, avec et sans Bridgestone, et de travailler à la revitalisation du territoire. »